Y a-t-il un docteur dans la salle?

«»Si on juge de l’amour par la plupart de ses effets, il ressemble plus à la haine qu’à l’amitié.»» Cette phrase de La Rochefoucauld annonce la couleur – rouge sang – de ce livre.
Lorsque le docteur en médecine Marthe Vivier rencontre l’auteur dramatique Régis Ferrier, ils sont décrits ainsi : «Elle et lui se sourirent avant, bien avant, de se haïr.»
Tous les sports ont leurs règlements. Le sport d’équipe qu’est la vie d’un couple n’en a pas. En amour, tout est toléré, du coup bas à la balle de revolver en passant par les plus gros mots, le poison, le désespoir, le chantage, j’en oublie, et des plus tristes. Il n’existe pas de beau rôle en amour. La guerre y règne, au corps à corps. Quand l’amour meurt, il ne meurt pas, il crève. Vient alors l’heure exquise des vengeances, des jalousies galopantes, des règlements de comptes du conte de fées. Puis celle où l’on ramasse les blessés. Certains guérissent.
Il n’est pas d’amour sans tendresse, ni joie, ni détresse, ni érotisme. Histoire d’amour – et rien que cela – Y a-t-il un docteur dans la salle? n’en est
pas, je l’espère, dépourvue.»
René Fallet.