La Vierge, le journaliste et le vieux vélo

Peut-être existe-t-il un sort plu scruel pour un homme que de voir apparaître la Sainte Vierge dans sa chambre au moment précis où il va séduire la plus jolie chroniqueuse stagiaire de Dublin – mais Rupert Penrose en doutait. D’ailleurs, quand cela se produisit, il ne fut plus sûr de rine tout à coup, sinon qu’il n’osait pas bouger un seul muscle. Son cœur qu ivait battu follement depuis qu’Attracta Dorris s’était glissée nue sous sa couette, menaçait à présent de se catapulter hors de sa cage thoracique et sur le plancher…

Cette malencontreuse apparition de la Vierge est le point de départ d’une grande fable satirique aux nombreuses péripéties au cours desquelles on va rencontrer, outre Penrose, journaliste à la moralité douteuse : un nonce apostolique agnostique qui ne refuse jamais
une bonne bière, un promoteur immobilier qui se compromet avec l’IRA, un évêque retors qui a plus d’un tour dans son sac, une vice-présidente des États-Unis excentrique qui retrouve ses racines irlandaises… Plus des féministes sans emploi, un prêtre alcoolique, les habitués de pas mal de pubs, et un rabbin… Le vieux vélo du titre aussi, bien sûr. Et évidemment la Vierge, qui va se mettre à réapparaître dans de bien curieux endroits.
Le tout compose un fort réjouissant tableau de la société irlandaise contemporaine. Mais, qu’on ne s’y trompe pas : sous une cascade de gags, des thèmes très sérieux sont abordés aussi, problèmes religieux, divorce, avortement, terrorisme… On peut faire passer tant de choses sous le couvert de l’humour.